[NDLR : les propos ont été édités pour en faciliter la lecture.]

Entrevue avec Steve Joncoux

Chercheur au LLio et co-coordonateur de FabRégion

Cette genèse a orienté toute la méthodologie ou l’approche qui a derrière le projet, peux-tu m’expliquer quelle est cette approche et en quoi elle est innovante ?

L’approche de FabRégion, dès la base, c’était de se dire qu’il existe plein d’initiatives en ce qui concerne la transition, d’écologie, de socioécologie. On sait qu’on est une région dans laquelle il se passe beaucoup de choses et donc, on s’est dit que l’idée c’est de trouver un moyen pour faire en sorte que tout le monde travaille ensemble et que tout le monde travaille dans le même sens. L’idée c’était de se dire de quelle façon on va coordonner toutes ces initiatives pour qu’elles puissent se renforcer mutuellement et entrer en synergie puis se développer toujours plus. Donc, on cherchait quel allait être le bon cas dans lequel tout le monde pourrait se retrouver : que ce soit des citoyens hyper militants, que ce soit des élus déjà engagés dans des démarches, que ce soit des chercheurs avec leurs postures plus réflexives. Il fallait trouver un cadre qui corresponde à tout le monde et qui regroupe tout le monde. Donc pour moi, ça a été ça le choix de Fab City, de se dire : Fab City, à travers l’objectif de l’autonomie du territoire c’est quelque chose qui va parler à tout le monde et qui va être capable de rassembler les acteurs sous une même bannière. Pour moi, c’était ça l’idée et la méthodologie de départ, de se dire : commençons par regrouper tout le monde autour d’une même table, autour d’un projet commun, et là on va pouvoir développer tous ensemble.

« […] on cherchait quel allait être le bon cas dans lequel tout le monde pourrait se retrouver : que ce soit des citoyens hyper militants, que ce soit des élus déjà engagés dans des démarches, que ce soit des chercheurs avec leurs postures plus réflexives. »

Qui sont les acteurs et quel type de modèle de gouvernance êtes-vous en train de mettre en place ?

Le modèle de gouvernance de FabRégion, il se veut large, inclusif et impliquant tous les acteurs concernés par le problème. C’est comme ça qu’on travaille au LLio, c’est comme ça que fonctionnent les Fab City et je pense que c’est la seule manière de fonctionner. On a pensé tout de suite à un modèle de gouvernance dans lequel il y aurait quatre grandes catégories d’acteurs :

  • les élus, qui sont une pièce essentielle, c’est eux qui ont le pouvoir de décision et la capacité d’agir, et puisque beaucoup d’entre eux étaient déjà très motivés;
  • les citoyens, parce qu’évidemment, on travaille d’abord avec, pour et par les citoyens, donc il faut qu’ils aient leur place aussi dans le comité de pilotage;
  • les organismes de la recherche et du développement comme le LLio, l’UQAR, les organismes comme ça;
  • les experts, par rapport à chacun des domaines qu’on vise. 

Donc, l’agriculture, le manufacturier et l’énergie, on est allés chercher des experts dans chacun de ces domaines. C’est comme ça qu’on a formé la première version du comité de pilotage qui est là vraiment pour faire en sorte que tous les acteurs de la région puissent cogérer ce projet. Dans le principe de la gouvernance, ce comité évolue un peu en fonction des besoins, il y a toujours des départs et des arrivées. Donc, ça évolue petit à petit et on fait rentrer aussi des gens en fonction des nouvelles compétences, des nouveaux besoins, des nouveaux profils qu’on peut chercher et dont on pense que le projet a besoin, on va faire évoluer le comité de pilotage en fonction de ça.

Les citoyens et citoyennes du Bas-Saint-Laurent sont invité·e·s à ouvrir le dialogue autour de l’autonomie du Bas-Saint-Laurent dès le mois d’avril. Plus de détails dans la section Fabriquer.