[NDLR : les propos ont été édités pour en faciliter la lecture.]

Entrevue avec Steve Joncoux

Chercheur au LLio et co-coordonateur de FabRégion

Quelles sont les initiatives qui te font rêver, toi ? Locales, régionales, provinciales, internationales ?

Je prendrais comme premier exemple une initiative toute petite, très locale, mais hyper représentative. C’est un petit village en France, pas très loin de là où je viens c’est un collectif citoyen qui est élu à la municipalité et ils ont vraiment décidé de prendre leur destin en main, littéralement. Aujourd’hui, tout le village fonctionne avec les commissions citoyennes et toutes les décisions sont prises avec ce collectif-là. Je pense que ce pas-là peut facilement engendrer tout le reste. À partir du moment où on a fait ce pas-là, tout peut changer derrière parce qu’on a repris le pouvoir sur notre destin. 

L’autre exemple qui me vient en tête, que j’aime bien parce qu’il se joue à une beaucoup plus grosse échelle. C’est la ville de New York qui a passé des années à avoir des problèmes pour son eau potable. C’est un vrai problème pour une ville de la taille de New York et la solution qu’ils ont décidé d’adopter c’est de dire : on va faire en sorte que toute l’agriculture et toutes les zones industrielles qu’il y a autour et qui sont les sources de contamination de l’eau, on va aider tout ce monde-là à se transformer pour être moins polluants. Donc, une solution vraiment complexe, holistique comme on dit dans le jargon, c’est-à-dire qu’on regarde vraiment l’ensemble du système, l’ensemble des éléments et qu’on va agir sur la source du problème. C’est possible à l’échelle d’une ville comme New York et de tout son bassin versant, tout son réseau hydrique et ça, je trouve que c’est vraiment fabuleux. Je prends l’exemple de New York, mais il y a plusieurs autres villes qui font ça. Pour dire que même à l’échelle d’une grosse métropole comme ça, c’est possible d’avoir des solutions radicales. Ça, c’est des choses qui m’inspirent et qui me font dire que oui, c’est possible d’avoir des vrais changements y compris aujourd’hui, dans le monde dans lequel on est.

« Dans un petit village en France, pas très loin de là où je viens, c’est un collectif citoyen qui est élu à la municipalité et ils ont vraiment décidé de prendre leur destin en main, littéralement. »

Les citoyens et citoyennes du Bas-Saint-Laurent sont invité·e·s à ouvrir le dialogue autour de l’autonomie du Bas-Saint-Laurent dès le mois d’avril. Plus de détails dans la section Fabriquer.