Le portrait des secteurs
Depuis 2020, la terminologie utilisée pour nommer les secteurs à l’étude dans le projet FabRégion Bas-Saint-Laurent impliquait de réaliser l’autonomie dans trois grands secteurs: bioalimentaire, énergétique et manufacturier. La mise à l’épreuve du réel et les nombreux échanges avec la communauté bas-laurentienne nous a poussé à adapter notre approche pour décloisonner l’approche sectorielle et se rapprocher du vécu de la population en visant l’autonomie par rapport à nos besoins essentiels.
Pour mesurer le chemin à parcourir pour atteindre au moins 50% d’autonomie d’ici 2054, nous réalisons des portraits. Ces derniers visent à mesurer le niveau d'autonomie actuel de chacune des fonctions pour définir notre point de départ. Ils sont réalisés en collaboration avec les expert·e·s et les acteur·trice·s clés de chaque secteur. Les portraits pour Se nourrir et Se déplacer (impliquant plus largement le portrait énergétique régional) sont déjà en ligne. Ceux pour Se vêtir et Se loger sont en cours de réalisation.
En parallèle de ces points de départ, nous avons précisé la ligne d’arrivée en définissant les visions à atteindre pour chaque fonction, ainsi que les jalons nécessaires pour y parvenir. Tout cela a été créé dans le cadre de la tournée des experts et des citoyen·ne·s au printemps 2022. Vous trouverez les éléments de vision pour chaque besoins essentiels dans la section correspondante. Alors, prêt·e·s pour l’autonomisation collective?
Se nourrir
À partir des filières étudiées, nous pouvons estimer notre autonomie bioalimentaire théorique à environ 42 %. Cela montre que l’objectif d’au moins 50 % n’est pas utopique et que notre région serait déjà capable de nous fournir une bonne partie de notre alimentation. Les défis restent toutefois importants pour avoir une autonomie réelle et adaptée à nos besoins. En effet, notre système de production bioalimentaire est déséquilibré du point de vue de nos consommations.
Par exemple, les légumes et les fruits sont les aliments les plus consommés (près de 60 % des consommations totales) alors que la viande arrive loin en tête des productions (plus de 60 % des volumes de production bioalimentaire).
Nous produisons donc plus de viandes que nos besoins alors que nous couvrons moins d’un quart de nos consommations en fruits et légumes. L’atteinte des objectifs de FabRégion Bas-Saint-Laurent implique de créer des circuits de proximité pour faciliter la consommation des produits locaux, ainsi qu’une évolution des habitudes de consommation en faveur des produits de saison.
Cartographie des initiatives bioalimentaires du Bas-Saint-Laurent
Cette carte répertorie les démarches bioalimentaire dans le cadre du projet FabRégion Bas-Saint-Laurent. Elle s'intéresse aux initiatives régionales qui peuvent favoriser l'autonomie alimentaire de la région. Les données sont issues de divers travaux réalisé par Vivre en ville, la table de concertation bioalimentaire du Bas-Saint-Laurent, les saveurs du Bas-Saint-Laurent et les jardins communautaires, qui ont été mise à jour avec la collaboration de plusieurs partenaires du secteur bioalimentaire. Pour consulter la carte cliquez ici ou sur l'image ci-contre.
Pour un besoin d'accompagnement pour intégrer votre initiative, consultez la vidéo explicative ici.
NB : La carte peut contenir des erreurs, des incohérences ou encore des manques, n'hésitez pas à nous le signaler ! Pour cela, cliquez sur "Ajouter un élément" ou "Proposer des modifications" quand vous cliquez sur une initiative qui présente selon vous une erreur.
Actualités Se nourrir
Se déplacer
L’autonomie énergétique totale du Bas-Saint-Laurent est estimée à environ 35 % en 2020. L’électricité représente un peu moins de la moitié de nos consommations totales d’énergie, qui sont couvertes à 80 % par la production des parcs éoliens de la région. Le principal enjeu vient donc du côté du pétrole, avec 55 % de nos consommations énergétiques totales, et aucune production locale.
Notre autonomie est donc nulle en matière de pétrole.
Avec l’annonce récente du gouvernement Legault de mettre fin à l’exploration et à l’exploitation des hydrocarbures au Québec, il est maintenant clair que le principal enjeu pour notre autonomie énergétique régionale réside dans l’évolution de nos consommations.
Environ 70 % de ces consommations en hydrocarbures au Bas-Saint-Laurent sont liées aux transports routiers, dont près de 50 % pour le transport individuel des personnes en voiture et camion léger, contre 38 % pour le transport de marchandises en camion. En comparaison, l’électricité ne représente que 0,38 % des consommations d’énergie en transport. L’électrification des transports est donc un chantier majeur qui reste à réaliser, mais la production actuelle ne pourrait pas couvrir une électrification massive. En parallèle d’une augmentation de nos capacités de production d’énergie renouvelable, une inévitable évolution de nos habitudes énergétiques doit être une priorité.
Actualités Se déplacer
Se loger
L’industrie de l’écoconstruction, les matériaux biosourcés et la recherche en bioprocédés industriels marquent plus que jamais l’univers du bâtiment dit écologique. Le Bas-Saint-Laurent pourrait-il diminuer sa dépendance aux marchés internationaux en matière d’approvisionnement de matières premières en construction?
La région possède des ressources pour la construction, avec en premier lieu le bois, mais aussi la pierre, le lin, le chanvre ou la paille, sans oublier les matériaux post-consommations. Les ressources humaines, les industries de transformation et les entreprises de construction font également partie de l’équation de notre autonomie pour le logement, là où le potentiel du Bas-Saint-Laurent est loin d’être négligeable.
Un portrait de la situation permettra bientôt d’avoir un état des lieux plus juste des possibles sur le sujet. En attendant, consultez les visions de développement de ce secteur, cocréées lors des consultations des expert·e·s et des citoyen·ne·s du Bas-Saint-Laurent.
Se vêtir
Pourrions-nous au Bas-Saint-Laurent développer des filières textiles et un écosystème de recyclage des vêtements post-consommations favorisant notre autonomie vestimentaire? Alors qu’ailleurs au Québec des déchets textiles «sont recyclés pour être réutilisés dans les domaines de la construction, de l’automobile ou encore du mobilier [par] des procédés comme le défibrage, le déchiquetage ou autres,»1 ici des volumes «monstres» finissent plus souvent qu’autrement dans les sites d'enfouissement technique.
La région possède déjà des ressources naturelles (lin, laines, asclépiade, panic érigé, cuir, autres), certaines expertises d’artisanat (tisserand·e·s, teinturière, tanneur·euse, filature, designer, etc), pouvant intervenir dans la mise en place de chaînes de production textile.
Un portrait de la situation permettra bientôt d’avoir un état des lieux plus juste des possibles sur le sujet. En attendant, consultez les visions de développement de ce secteur, cocréées lors des consultations des expert·e·s et des citoyen·ne·s du Bas-Saint-Laurent.